Sihanoukville
Sihanoukville (Khmer : ក្រុងព្រះសីហនុ, Krong Preah Sihanuk) est une ville du sud du Cambodge, capitale de la province de Sihanoukville. Donnant sur le golfe de Thaïlande, la ville est le seul port maritime en eau profonde du pays. Auparavant désignée Kampong Saom (littéralement « port agréable »), elle est rebaptisée en 1958 en l'honneur de Norodom Sihanouk, ancien roi du Cambodge. Sihanoukville se situe au carrefour de deux grandes initiatives d'infrastructures majeures :
ToponymieDans Kampong Saom, saom est issu du sanskrit saumya. Son nom actuel lui a été donné en 1958 par le roi Sihanouk lui-même, à la demande du Conseil national du royaume khmer qui voulait ainsi honorer celui qui avait présidé à la construction de ce nouveau port[2]. InfrastructuresLa ville est reliée à Phnom Penh par une voie ferrée (230 km). En octobre 2015, il n'y avait que des trains de fret. En 2016, le trafic de voyageurs a repris les weekends. En 2024, un train voyageur relie quotidiennement la ville à Phnom Penh en desservant Kampot ou encore Kep. La majorité du transport de marchandises se fait par camions sur la route nationale 4 qui relie Phnom Penh et Sihanoukville et qui est devenue une autoroute à péage depuis le 9 novembre 2022-3 h de temps[3]. L'aéroport international de Sihanoukville, situé 12 km à l'Est de la ville, a hébergé également la première ligne régulière entre Sihanoukville et Siem Reap, ouverte en décembre 2011. HistoriqueChangements dans les années 2010-2020Depuis 2016, les investissements du gouvernement cambodgien et d'investisseurs chinois ont métamorphosé Sihanoukville en un centre urbain[4]. Cela s'explique à la fois par le démarrage de nombreux projets d'infrastructures dans le cadre de la nouvelle route de la soie comprenant : des logements, des routes, des écoles, des parcs industriels, des hôtels, des casinos, des bureaux, des commerces de détail et deux centres commerciaux géants : le Prince Mall et le FURI Times Square Mall[5],[6]. En 2019, il y a 62 casinos recensés[7]. Le 18 août 2019, la décision prise par le Premier ministre Hun Sen d'interdire les jeux d'argent en ligne dans les casinos du Cambodge pour arrêter les fraudes et la délinquance a entraîné la fermeture d'une bonne partie de ceux-ci et le renvoi des délinquants étrangers[8]. Avant 2020, le recensement indiquait que les expatriés chinois et leurs familles représentaient un tiers de la population à Sihanoukville[9]. Depuis la crise du Covid-19 au début de l'année 2020, on a vu s'amplifier un phénomène de retour en Chine d'une grande partie des travailleurs et investisseurs[10]. Sur le plan urbanistique, les transformations de cette ville portuaire ont été plus profondes. Touchée par une « frénésie immobilière »[11], la station balnéaire a vu se multiplier les projets de construction dus aux offres d'emplois, avec la venue d'une nouvelle population originaire de toute la région de Sihanoukville, ainsi que d'autres provinces du Cambodge[12]. Lors du Forum public sur la gestion macroéconomique et la loi budgétaire du 6 février 2020[13], Vongsey Visoth a déclaré que le gouvernement royal du Cambodge a confirmé son projet de transformer Sihanoukville en une ville polyvalente industrielle similaire à Shenzhen en Chine.
Depuis 2020À la suite de la pandémie de Covid-19, la ville connaît une chute du tourisme chinois et une crise économique. Beaucoup de chantiers sont suspendus, et on compte en 2024, 360 immeubles inachevés et 170 qui sont finis mais inhabités[14]. Organisation urbaineVille provinciale, Sihanoukville connaît un développement important. Ses grandes plages sont fréquentées par les Cambodgiens et touristes chinois, alors que les touristes occidentaux séjournent plutôt sur les îles. La ville est schématiquement découpée en quatre quartiers :
Polémiques et scandalesSihanoukville est citée dans des rapports des Nations unies et de Global Anti-Scam Organization dénonçant des trafics humains, des détentions illégales et des plateformes de scammers contre lesquelles les autorités semblent vouloir lutter[15]. Expulsion illégale de 2007En mars 2015, le géographe Simon Springer indique dans son livre Violent Neoliberalism : Development, Discourse, and Dispossession in Cambodia comment des pratiques spéculatrices dans le quartier du Mittapheap District ont abouti à l'expulsion illégale de 105 familles le 20 avril 2007, au profit de réseaux clientélistes, sous prétexte de politiques de « beautification » censées attirer les investisseurs étrangers. La ville de Sihanoukville a ainsi été montrée comme un cas exemplaire au Cambodge où se passait des pratiques pro-business de quelques personnalités politiques locales et complices étrangers, que Springer qualifie de « néolibérales »[16]. La partie civile a ensuite été défendue devant la justice par la LICADHO. Galerie
AnnexesArticles connexesLiens externes
Bibliographie
Notes et références
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