14 mars : Victor-Emmanuel II, roi de Piémont-Sardaigne, est proclamé « Roi d’Italie par la grâce de Dieu et la volonté de la Nation » par le parlement italien à Turin[2].
Malaise économique. La guerre civile dans le Sud, la mise en place d’une administration plus lourde, grève lourdement le budget de l’État qui est continuellement en déficit. Dès 1862, le ministre des Finances Quintino Sella doit augmenter impôts directs et indirects, établissant en 1868 l’impopulaire macinato (impôt sur les moutures). La levée brutale des barrières douanières provoque la faillite de nombreuses entreprises protégées jusqu’alors. Le commerce stagne[7].
L’ancien royaume des Deux-Siciles inquiète les Piémontais, le danger pouvant venir des partisans des Bourbons aussi bien que des radicaux avec qui Garibaldi avait eu des contacts lors de son expédition. Le Piémont y établit donc une rigoureuse centralisation administrative, envoie des fonctionnaires venus du Nord et donne à des Piémontais des concessions de chemin de fer. De nouveaux impôts sont levés, la conscription rétablie et la police réorganisée, ce qui accroît l’impopularité du régime. Le phénomène traditionnel du brigandage se renforce. L’ancien roi de Naples, réfugié dans les États du pape, subventionne les brigands et leur donne asile lorsqu’ils sont chassés. Turin envoie alors 120 000 hommes pour combattre les brigands estimés à 80 000. Des sociétés secrètes, Mafia en Sicile, 'Ndrangheta en Calabre et Camorra à Naples, appuyées par les grands propriétaires, s’imposent par la terreur et l’intimidation. Les idées de l’anarchiste russe Bakounine, installé en Italie dès 1864, trouvent une audience importante auprès des populations hostiles à la centralisation[7].
Les élèves des écoles primaires et préparatoires sont 1 633 000 ; ceux des lycées, 15 848 (0,06 % de la population), les étudiants des universités sont 5 793. 78 % d’analphabètes en moyenne, principalement dans les régions méridionales[8].
↑Wilhelm Rüstow, La guerre italienne en 1860 : campagne de Garibaldi dans les Deux-Siciles et autres événements militaires jusqu'à la capitulation de Gaete en mars 1861, J. Cherbuliez, (présentation en ligne)
↑André Guillaume, Jean-Claude Lescure, Stéphane Michonneau, L'Europe des nationalismes aux nations - Espagne, Irlande, Italie, vol. 1, Sedes, (ISBN9782301004789, présentation en ligne)
↑Fabrice Jesné, La face cachée de l'empire - L'Italie et les Balkans, 1861-1915, Publications de l’École française de Rome, (ISBN9782728314508, présentation en ligne)