Révolte des BatavesRévolte des Bataves
La Conspiration de Claudius Civilis, peinture complétée par Rembrandt en 1661-62.
La révolte des Bataves a lieu dans la province romaine de Germanie inférieure entre 69 et 70. La révolte est menée par les Bataves, un petit peuple germanique qui habitait en Batavie, dans le delta du Rhin, contre l'Empire romain. Ils sont plus tard rejoints dans le conflit par des civitas de Gaule belgique. Sous la direction de leur prince héréditaire Caius Julius Civilis, officier auxiliaire de l'armée romaine impériale, les Bataves et leurs alliés ont réussi à infliger une série de défaites humiliantes à l'armée romaine, notamment la destruction de deux légions. Après ces premiers succès, une puissante armée romaine dirigée par le général romain Quintus Petillius Cerialis vainc finalement les rebelles. À la suite des pourparlers de paix, les Bataves se soumettent à nouveau à la domination romaine, mais ils sont forcés d'accepter des conditions humiliantes et une légion stationnée en permanence sur leur territoire, à Noviomagus (actuelle Nimègue, aux Pays-Bas). Révolte de Julius Vindex![]() Au début du printemps 68, le propréteur Julius Vindex d’origine aquitaine se révolte. Avec le légat de Belgique, Valerius Asiaticus, ils réunirent une assemblée provinciale et appelèrent les cités de Gaules à se joindre à leur mouvement : si plusieurs peuples, tels que les Séquanes, les Eduens et les Arvernes se rangèrent à leur côté, d’autres restèrent fidèles à Néron, à l’instar de la capitale des trois Gaules. Vindex proposa à Galba, alors gouverneur de Tarraconaise, de prendre la pourpre qu’il avait déjà refusée une première fois. Ce dernier finit par accepter, avec le soutien du gouverneur de Lusitanie, Othon. Les armées du Rhin, dirigées par Lucius Verginius Rufus, écrasent Vindex près de Vesontio, ce qui n’est pas sans rappeler la défaite de Sacrovir quelque cinquante ans plus tôt ; le vaincu se suicide. Pourtant, Galba continue la lutte. Il est rejoint par les armées d’Espagne, puis par la garnison de Rome. Néron[1] se suicide dans la nuit du .
Les cités de Lyon et du nord-ouest en prennent ombrage[2] et le 69 le légat de Germanie Inférieure, Vitellius, est proclamé empereur par ses légions. Le 15 du même mois Othon prend le pouvoir à Rome ; s’ensuivent plusieurs mois de lutte entre les deux prétendants. Peu après la brève insurrection du boïen Mariccus, Vespasien est proclamé empereur par les armées du Danube. C’est d’abord du côté de ce dernier que se rangèrent les Bataves de Caius Julius Civilis lors de la révolte dite des Bataves. Cependant, après la mort de Vitellius, le soutien au futur empereur se mua en insurrection contre ce dernier. Révolte de Civilis![]() L’incendie du Capitole fut perçu comme un présage de la fin proche de Rome, ce qui convainquit d’autres Gaulois de rejoindre Civilis[3]. Ainsi, les Trévires, sous le commandement de Julius Classicus et Julius Tutor et les Lingons, dirigés par Julius Sabinus, se rangèrent aux côtés de Civilis. La coalition remporta plusieurs batailles. Sabinus, qui dit descendre de Jules César en personne, se proclame « César »; sa tentative de créer un imperium Galliarum tourne court lorsque les Séquanes, toujours fidèles à Rome, défont les Lingons : Sabinus prend la fuite et simule un suicide. Profitant de la désorganisation des Gaulois, Vespasien demande à Gallus Annius et Quintus Petillius Cerialis de mener une expédition punitive. Les Gaulois tinrent une assemblée à Durocortorum où Julius Auspex prit la parole contre Iulius Valentinus pour inciter les peuples des Gaules à prendre le parti de la paix et à rester fidèles à Rome : la plupart des cités se rangèrent à son avis. Civilis finit par être défait sur l’île des Bataves où il s’était réfugié. Causes de cette révolte![]() On a voulu faire de cette révolte une lutte pour l’indépendance de la Gaule. Pourtant, cette crise de 68-70 ne ressemble pas à la révolte qui éclate au même moment en Palestine, car les mouvements de Vindex et Civilis ne semblent pas être dirigés contre Rome, mais contre l’empereur en place. C’est en tout cas ce que laisse entendre Dion Cassius[4] dans le discours qu’il prête à Vindex :
Tacite évoque bien la possibilité d’une Gaule indépendante, mais uniquement si le peuple romain devient incapable de diriger l’Empire. Mais cette possibilité est présentée comme étant une rumeur. De plus les commanditaires de l'insurrection prennent parti dans ces guerres de succession en tant que membres à part entière de l’Empire. Ils font d’ailleurs partie, comme leurs noms et leurs fonctions l’indiquent, des élites provinciales qui connaissent une grande prospérité en Gaule depuis les réformes de Claude : le père de Julius Vindex, ce dernier étant lui-même gouverneur de Lyonnaise, a ainsi probablement été admis au sénat sous Claude. De même, les révoltés de 69 appartenaient aux grandes familles locales et étaient tous citoyens romains. Civilis et Classicus étaient également préfets de cavalerie dans l’armée romaine. Le soulèvement en Gaule semble d'ailleurs soutenu par une partie de la population de Rome comme nous le rapporte Suétone[5]:
Cependant, à en croire Tacite[8], les événements prennent une autre tournure lorsque Civilis, après la mort de Vitellius en décembre 69, déclare ouvertement combattre Rome pour la liberté des Gaulois et des Germains. De même, Julius Sabinus semble avoir voulu prétendre à la place d’empereur, s’il est vrai qu’il prétendait descendre de Jules César. Mais on remarque que seule une petite partie des trois Gaules s’est jointe à Civilis : la majorité des ciuitates ont choisi de rester fidèles à Rome lors de l’assemblée qui s’est tenue à Reims. Sans leur appui, Civilis ne résiste pas longtemps à Cerialis. Voir aussiArticles connexesBibliographie
Références
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