Paul OrosePaul Orose
Miniature tirée d'un manuscrit de Saint-Epure
Œuvres principales
Paul Orose (en latin : Paulus Orosius ; en espagnol : Paulo Orosio) est un prêtre et apologiste du Ve siècle originaire de la Gallécie. La vie d'OroseIl est né à Bracara Augusta (actuellement Braga). En 414[1], il fuit l'Hispanie[2], occupée par les Suèves depuis 409 pour rejoindre saint Augustin à Hippone en Afrique. Il souhaitait le consulter au sujet de l'hérésie du priscillianisme. Ce dernier l'envoya en Palestine vers 415, pour seconder Jérôme dans son combat contre le pélagianisme. Orose participa au synode de Jérusalem () et publia contre cette hérésie l’Apologeticus de arbitrii libertate. La mission fut toutefois un échec, puisque les évêques orientaux ne condamnèrent pas Pélage[3]. De retour à Hippone, il rapportait avec lui un volumineux courrier pour les évêques d'Afrique et de Numidie, ainsi qu'un fragment des reliques du protomartyr Étienne[4], que Lucien de Kaphar Gamala avait découvertes à Jérusalem pendant la tenue du concile de Diospolis. Il rédige alors une Histoire contre les païens (Historiae contra paganos), car, en 414, Augustin d'Hippone lui avait demandé un dossier historique pour compléter les livres I-V de la Cité de Dieu. Il est probablement mort vers 418, alors qu'il retournait dans la péninsule ibérique. On sait qu'il aborda aux Baléares et, la saison étant déjà bien tardive pour naviguer, il avait sans doute le projet de gagner Tarragone par mer, puis de finir son voyage jusqu'à Bracara Augusta par voie de terre. Il séjourna quelque temps à Minorque à la fin de 417, ne put passer en Hispania comme il l'espérait, et décida de revenir en Afrique ; avant d'embarquer, il confia à l'évêque Sévère les reliques d'Étienne qui se révélèrent miraculeuses. À partir de là, les traces d'Orose se perdent ; on n'a plus aucun témoignage de son existence, et il est probable qu'il disparut dans un naufrage au cours de la traversée. Œuvre d'Orose : les Histoires contre les païens![]() Une commande d'Augustin d'HipponeEn 414, Augustin d'Hippone demande à Orose de composer un recueil des malheurs du temps. En effet, dans la Cité de Dieu, l'évêque d'Hippone cherchait à prouver que le sac de Rome par Alaric Ier en 410 n'était pas la conséquence de l'abandon de la religion antique par les autorités impériales. Il fallait donc prouver que les hommes n'étaient pas plus heureux avant l'époque chrétienne. Orose utilise Tite-Live comme principale source pour la période de la République romaine, et quelques éléments venant de Florus et d'Eutrope[5]. Une œuvre originaleMais Orose, s'il conserve le praeceptum augustinianum, c'est-à-dire l'idée de raconter les malheurs du monde depuis son origine (il commence à Adam) jusqu'à son époque (le livre s'achève en 416), va détourner le projet augustinien en lui donnant trois axes méthodologiques originaux :
Pour lui ces deux siècles seront des temps chrétiens (les tempora christiana sont une expression d'Augustin d'Hippone) basés sur la concorde dans le cadre d'une christianisation universelle, notamment des Germains. Désaveu par AugustinBien que destinataire de la dédicace, Augustin d'Hippone ne pouvait approuver l'œuvre d'Orose pour plusieurs raisons :
C'est pourquoi, en 425 dans le livre XVIII de la Cité de Dieu, il réfute les idées historiques d'Orose. Néanmoins, il ne le nomme jamais, ce qui suggère un accord entre les deux hommes. Postérité d'Orose![]() Orose a composé la première histoire universelle chrétienne, depuis la création du monde jusqu'à son temps, ab orbe condito usque ad dies nostros. La présence de cette histoire dans toutes les bibliothèques médiévales un peu importantes atteste l'immense succès, en même temps que la durée de l'influence d'un auteur qui a été aussi la source de savants compilateurs, de Cassiodore à Paul Diacre en passant par Alfred le Grand, Isidore de Séville et Bède le Vénérable. Ibn Khaldoun se servira de l'histoire d'Orose à son tour pour la rédaction de la partie consacrée à l'histoire antique de son fameux Livre des Exemples, l'appelant Heroshioush. L'association de l'idée d'une providence liée à la monarchie impériale connut un grand succès au Moyen Âge. Cette influence se retrouve notamment dans la Chronique d'Otton de Freising ou le De monarchia de Dante Alighieri. Par ailleurs, comme on a souvent considéré Orose comme un disciple d'Augustin, les Histoires d'Orose ont souvent été un filtre qui a déformé les idées d'Augustin. C'est pourquoi Hervé Inglebert (voir bibliographie) a écrit que « l’“augustinisme politique” n'est pas augustinien mais orosien. » BibliographieŒuvres
Études
Notes et références
AnnexesArticles connexesLiens externes
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