Centre de rétention administrative Paris 1
Le centre de rétention administrative Paris 1 est un centre de rétention administrative (« CRA ») situé avenue de l'École-de-Joinville dans le quartier de Picpus du 12e arrondissement de Paris[1]. Le nom de « CRA de Vincennes », sous lequel il est aussi connu[1], peut être trompeuse : le bois de Vincennes au sud-est duquel le centre est implanté n'est pas dans la commune de Vincennes (Val-de-Marne), mais sur le territoire de Paris. Ce CRA contient actuellement 235 places, réparties en trois centres de rétention officiellement distincts, mais partageant le même site[1]. HistoriqueRévoltes et incendie de juin 2008De décembre 2007 à juin 2008, de nombreux mouvements de révolte ont lieu aux deux centres de rétention, pouvant alors accueillir jusqu'à 280 personnes[2] : refus de comptage, tentatives de grèves de la faim, rédaction de pétitions, départs d'incendie, etc. À plusieurs reprises, des CRS interviennent dans le centre pour mater les révoltes (deux nuits consécutives en décembre 2007[3], dans la nuit du 11 au 12 février 2008[4], faisant cette fois usage d'un Taser X26 et frappant des retenus [5]) et des manifestations de solidarité ont régulièrement lieu à l'extérieur[6]. C'est dans ce contexte qu'intervient le décès de Salem Souli, le 21 juin 2008. Gravement malade - le médecin estimant le 19 juin que son pronostic vital était engagé[7]-, il est maintenu en rétention et est retrouvé mort dans sa cellule le 21 vers 17h. Les policiers affirment aux retenus qu'il n'est que gravement malade, qu'il est transféré à l'hôpital. L'émoi suscité par l'annonce de son décès, le 21 au soir, conduit à un premier incendie de chambre. La nouvelle se propage au second centre. Le lendemain, des deux côtés s'organisent une marche silencieuse : tandis que les policiers s'y opposent et tentent de la contenir dans le CRA no 1 avec des gaz lacrymogènes, déclenchant des mouvements de foule aboutissant à un départ de feu, dans le CRA no 2 la marche se termine par un amoncellement de matelas dans la cour centrale puis une double mise à feu, des matelas et dans une chambre[2], alors qu'une manifestation de solidarité se tient devant le centre de rétention. Les pompiers n'arrivent pas à maîtriser l'incendie et les deux centres sont détruits. Conséquences de l'incendieL'incendie permet à une cinquantaine de retenus de s'échapper[8], certains sont hospitalisés à la suite des inhalations toxiques[9] tandis que de nombreux autres sont transférés dans les centres de rétention de Nîmes, Paris, Oissel, Lille et Palaiseau. Certains sont libérés, les transferts étant parfois irréguliers[10]. Par contre, six étrangers sont condamnés pour l'incendie, à des peines allant de six mois à deux ans et demi de prison[11],[12]. Le centre est immédiatement fermé. Il rouvre progressivement : le 18 décembre à 60 places, puis le 18 août 2009 à 87 places puis à 119 places le 1er février 2010 et enfin à 171 places en novembre 2010 (réparties entre trois centres séparés). En juillet 2009, un rapport du Sénat estime le coût des travaux liés à cet incendie et à celui de janvier 2007 à 20 millions d'euros[13]. Les révoltes et l'incendie qui a suivi inspirent la création d'un jeu vidéo de simulation de centre de rétention : Avenue de l’École-de-Joinville[14]. Pendant la pandémie de Covid-19Après qu'un foyer de contagion a été découvert au CRA de Mesnil-Amelot, les retenus testés positifs au coronavirus ont été transférés dans un bâtiment réservé aux personnes contaminées du CRA de Vincennes[15]. Année 2023Un retenu est retrouvé mort le matin du 26 mai 2023 au CRA de Vincennes. Certains retenus se mettent alors en grève de la faim[16]. Le 25 décembre vers 7 h, onze personnes retenues s'échappent du centre après avoir forcé une fenêtre et découpé le grillage de protection[17]. Références
Articles connexesLiens externes
Information related to Centre de rétention administrative Paris 1 |
Portal di Ensiklopedia Dunia